Concours photo

Depuis cet été, le groupe Communication propose régulièrement aux membres de La Caravane d’exposer leur talent photographique avec un sujet défini.

Ce mois-ci, le thème était « Un objet insolite dans Montreuil ».

Une balade dans Montreuil peut réserver son lot de surprises, partageons celle de quelques coopérateurs…!

Un grand merci à Michèle, Bernard, Corinne et Chantal pour leur participation !

Avis aux coopérateurs, n’hésitez pas à envoyer vos clichés en lien avec les thèmes qui vous seront proposés et publiés dans La Chouquette (groupe-com@lacaravanecoop.fr) !

Je me sens tellement léger… / Chantal
Chacun son port d’attache… / Corinne
Objet insolite vu de loin, à y regarder de près… / Michèle
Plaque d’égout – vieux port de Marseille / Bernard

La vie / l’avis des coopérateurs ~ Tanguy Morizur

Nous poursuivons notre série de portraits de coopérateurs !

Aujourd’hui, c’est au tour de Tanguy Morizur :

 » Je travaille depuis deux ans dans la planification des transports en commun et des modes actifs.
Globalement, cela consiste à réorganiser les espaces urbains et ruraux pour que l’importante place aujourd’hui dédiée à la circulation et au stationnement des voitures soit réorientée vers d’autres usages plus propices à la vie locale, tout en favorisant la possibilité de se déplacer avec des mobilités alternatives.


Dans le cadre de ce travail, j’ai découvert le cas montreuillois bien avant d’y habiter. La ville est régulièrement prise en exemple pour sa politique « d’acupuncture urbaine » qui consiste à réaliser de multiples opérations rapides, peu onéreuses et stratégiquement ciblées pour changer drastiquement les usages.

La piétonisation de la rue Navoiseau, la pose de bornes rue de Verdun, qui laissent passer piétons et cyclistes mais filtrent les voitures, et l’installation de bancs publics place Jacques Duclos en sont plusieurs exemples. Mises bout à bout, ces petites opérations permettent de changer durablement le cadre de vie des habitants et les pratiques de déplacement.
C’est un métier dont j’apprécie la diversité des aspects (technique, environnemental, social,
politique…) et la possibilité de contribuer à la vie locale. »

Merci à Tanguy pour son témoignage !

Les huîtres de L’Istrec

Carte géographique de la ria d’Etel

Géographie de L’Istrec

Les huîtres de L’Istrec nous emmènent dans la ria d’Etel, située entre Quiberon et Lorient. Cette petite mer intérieure sur la cote morbihannaise comporte 2200 hectares recouverts par la marée dont 300 hectares exploités en ostréiculture. La culture de l’huître a commencé à la fin du 19ème siècle dans cet estuaire.


Ce territoire fait partie du réseau Natura 2000 en mer qui défend une gestion équilibrée et durable du site tant au niveau économique, social et environnemental. Les eaux de la ria d’Etel sont classées A (qualité et salubrité) mais l’équilibre est fragile notamment en raison de la pollution venant du continent. L’huître est un baromètre de la qualité de l’eau ce qui en souligne sa dépendance et sa vulnérabilité.

L’huître en breton se dit istr, l’Istreg signifie le pays de l’huître. C’est précisément dans ce berceau
que Jean-Noël et Tifenn Yvon élèvent leurs huîtres, celles que nous aimons à la Caravane.

L’Exploitation de Jean-Noël et Tifenn Yvon

Jean-Noël et Tifenn Yvon

Jean-Noël est issu d’une famille d’ostréiculteurs depuis quatre générations. Solidement ancré dans cette tradition, il a hérité et depuis défendu une pratique, des valeurs, une éthique d’une ostréiculture durable et solidaire. Tifenn dit avoir choisi l’ostréiculteur et en a épousé la passion.


Aujourd’hui le parc s’étend sur 14 hectares d’exploitation. Selon les schémas de structure de la profession, la production pourrait monter de 250 à 300 tonnes d’huîtres creuses par an. Ils ont décidé d’en produire 80 tonnes à l’année. De cette façon l’huître profite d’un espace nécessaire et suffisant à son développement et à sa qualité. Une partie du parc est laissé en jachère par rotation. Ils récoltent également des huîtres plates autochtones de la ria qui commencent à réapparaître en bancs naturels. Cette récolte actuellement ne représente qu’une infime quantité de leur production.


En général, tout au long de l’année l’équipe se compose de trois personnes. A partir de septembre jusqu’à Noël elle grossit jusqu’à atteindre 13 personnes à la pleine période de vente que représente les fêtes de fin d’année. Deux foires à leur actif : Dunkerque et Niewpoort en Belgique. La vente des huîtres se fait uniquement par commande.

Ils défendent et valorisent la culture de l’huître née en mer. Les écloseries, technique d’élevage artificiel, et les huîtres triploïdes, conçues en laboratoire et commercialisées sans étiquetage, ne font pas partie de leur vocabulaire sinon pour les dénoncer. Ils ont obtenu la mention Nature et Progrès (cahier des charges élaboré en 2019 ). L’huître de l’Istrec est devenue produit sentinelle pour la fondation Slow food qui accompagne les petits producteurs, préserve l’artisanat de qualité, tente de sauvegarder et de relancer un produit alimentaire menacé. Elle fait également partie du réseau Cohérence qui promeut des solutions alternatives rentables économiquement, écologiquement saines et socialement équitables.


Jean-Noël est un des piliers du syndicat mixte de la ria d’Etel (SMRE, crée en 2007) qui a instauré un dialogue entre les agriculteurs et les conchyliculteurs afin d’assurer une protection et une gestion de l’eau et des milieux naturels. Ce syndicat a notamment travaillé sur le bassin versant (territoire qui draine l’ensemble de ses eaux vers un cours d’eau ou vers la mer). L’impact de ce bassin versant sur la baie et les parcs ostréicoles influe sur la chaîne alimentaire qui a besoin d’un équilibre et d’un biotope particulier. Ce dernier est dépendant des apports d’eau douce. Le sol rincé amène les sels minéraux qui vont participer à la qualité du plancton, nourriture de l’huître. Si on a un bon apport de la terre, on a automatiquement un bon équilibre en mer.

Écouter Jean-Noël et Tifenn parler de leur passion nous fait entrevoir leur quotidien, leur symbiose totale avec le métier, l’environnement, le rythme des marées et la belle modestie qu’exige de travailler avec les lois de la Nature.

L’huître

Une huître ouverte

L’huître est un mollusque bivalve, hermaphrodite successive, en fonction des années et même pendant la saison elle change de sexe. À l’origine, Ostrea edulis, l’huître plate est endémique de la Bretagne. Deux parasites, la marteilia et la bonamia, à dix ans d’intervalle l’ont décimé dans les années 1970. Elle a été remplacée par l’huître creuse venant du Japon, Crassostrea gigas. Elle se reproduit l’été, les ovules et les spermatozoïdes sont expulsés dans l’eau pour assurer la fécondation.

La larve a besoin pendant 21 jours d’une température constante autour de 20 ° pour son développement. Elle va ensuite devenir pédivéligère (avec un pied) qui va lui permettre de se fixer.
Des collecteurs (tubes constitués de disques rainurés disposés les uns sur les autres ) vont être posés pour recueillir les larves. Cette opération s’appelle le captage. Les petites larves amalgamées les unes aux autres constituent un NAISSAIN. Ce dernier se nourrit et se développe jusqu’à devenir une huître adulte.

Le cycle de l’huître est dépendant des saisons, des élévations de température, des apports de l’eau de pluie à l’automne et en hiver. Les élevages n’existent qu’à la confluence des eaux douces et des eaux salées qui offrent les bonnes conditions à la vie du plancton, nourriture de l’huître. Elle pompe et filtre l’eau de mer pour capter les particules nécessaires à son alimentation et l’oxygène pour la respiration. Trois ans à trois et demi sont nécessaires pour amener l’huître creuse à maturité contre deux ans pour l’huître triploïde.

Le travail de l’ostréiculture

Les poches dans l’eau
Les poches posées sur les tables

« Le métier d’ostréiculteur, c’est de mettre les huîtres dans les meilleures conditions pour grandir ».
Ceci nécessite beaucoup de manipulations, de l’observation, de l’adaptabilité et une belle capacité à réagir.

Jean-Noël et Tifenn vont chercher leur naissain tous les ans au sud de la Loire où les conditions sont idéales pour la reproduction, les eaux bretonnes étant trop froides et trop instables au niveau de la température. Le naissain est immédiatement mis en poche (sac fermé en grillage plastique avec des mailles de tailles différentes) disposés sur des tables (structures métalliques) installées sur l’estran (l’espace découvert à basse mer). La poche calibrée en fonction de la taille de l’huître va devenir son habitat. Le courant va la traverser et elle va pouvoir filtrer le plancton. Ce système de poches permet aux huîtres un meilleur accès à la nourriture en les exposant aux courants et les protège des prédateurs (dorades, crabes, bigorneaux perceurs ) présents sur le fond.

Tout au long de l’élevage les poches sont tournées, dédoublées, changées de tailles de mailles en fonction de la croissance de l’huître. La culture se fait alternativement dans les poches et au sol. En poche, les huîtres profitent mieux, la chair va être de meilleure qualité. Au sol, elles éprouvent leur résistance, la coquille va se durcir pour les protéger. Le nombre de manipulations est impressionnant.

Avant qu’une huître arrive dans l’assiette, elle a été travaillée cinquante fois. Une fois leur processus de croissance terminé, les huîtres sont placées dans des bassins de décantation remplis d’eau de mer appelés dégorgeoirs.
En saison, elles sont immergées dans un bassin de trompage, recouvert par la marée qui va les obliger à rester fermées et qui va également servir de lieu de stockage. Avant l’expédition, pour les zones classées B, elles vont séjourner dans un bassin insubmersible vidé de son eau pour l’aider à mieux supporter le voyage.


Pour l’emballage et l’expédition, les huîtres sont lavées, brossées si besoin, triées, calibrées, rangées à plat dans des bourriches et mises en vente. De la surveillance et de la connaissance de l’ostréiculteur va dépendre la qualité de l’huître.
Jean-Noël dit de son métier :
« On voit, on sent, on entend au bruit. on est dans un milieu qu’on accompagne, en interaction constante avec lui. J’ai encore des milliers de choses à découvrir ».
Tous les sens sont requis, des sensations dépend la juste interprétation qui fait partie du savoir faire.


Tifenn décrit l’ostréiculture en ces termes :
« L’ostréiculture, métier vivant, totalement dépendant d’éléments aléatoires, a une seule certitude… Tout est lié… De mes pieds posés dans la vase, à mon corps plongé dans l’eau, au bout de mon bras donnant à ma main le toucher qui palpite, à mes yeux qui se lèvent pour regarder le ciel et les jeux du vent. L’huître, symbiose entre l’activité humaine à terre et la biodiversité de la mer, est un trait d’union ».
C’est ainsi que Jean-Noël et Tifenn travaillent, à la fois dans le respect de la nature et l’amour du travail bien fait.

Le changement de climat qui apporte à chaque automne son lot de découvertes inédites a des conséquences directes sur l’élevage des huîtres et leur croissance. Le taux de salinité de l’eau dépend des pluies et joue sur le développement de la végétation marine. L’ostréiculteur va devoir ajuster et anticiper le travail. De plus en plus, il faudra qu’il puise dans la connaissance de son métier pour répondre aux exigences nouvelles. À ce stade, le bagage accumulé années après années sera indispensable pour transmettre et assurer à l’ostréiculture un avenir.

Paysage de l’Istrec


Les huîtres de l’Istrec sont disponibles à la commande à la Caravane !

Le meilleur moyen de saluer le travail de Jean-Noël et Tifenn est de les goûter et de les apprécier !

Photos : Tifenn Yvon, Michèle Rolland
Rédaction : Michèle Rolland

A lire

Journée des Associations Montreuilloises

Vous êtes passés à notre stand lors de la Journée des Associations Montreuilloises ?

Vous nous avez manqué parce qu’il y avait trop d’associations trop chouettes à visiter ce jour-là ?

N’hésitez pas à vous inscrire à la prochaine réunion d’information et passer à l’épicerie pour discuter avec nous !
Au 23, rue Gaston Lauriau 93100 MONTREUIL :

  • lundi 14:00 – 21:00
  • mardi 16:30 – 21:00
  • mercredi 09:00 – 21:00
  • jeudi 16:30 – 21:00
  • vendredi 09:00 – 21:00
  • samedi 09:00 – 18:45

Merci aux membres qui ont tenu le stand ! Charlotte, Odile, Eytan, Flore, Véronique, Hervé, Fabienne, Nathalie, …

Ville de Montreuil

#montreuil#epiceriecooperative#lacaravanecoop#membres#benevolat#association

Le nouveau CA

Suite à l’Assemblée générale du 17 juin 2023, un nouveau Conseil d’Administration a été élu.
Voici en quelques mots qui ils sont et leurs motivations…

Bernard, membre du CA depuis 2019 pour continuer à nous développer et faire de la Caravane une communauté active.

Hichem, je suis à la caravane depuis un peux plus d’un an, je suis comptable chez Murfy et j’ai rejoint le CA cette année pour voir comment je peux participer au développement de la Caravane. 

Charlotte, à La Caravane depuis plus de 2 ans, membre du CA depuis l’AG de 2022, dans le groupe achats et depuis peu de temps dans le groupe APPI car être en lien activement avec le quartier où nous sommes installés est pour moi une valeur importante du projet de l’épicerie.
En dehors de La Caravane, je suis documentaliste audiovisuel et iconographe (freelance), j’ai également un CAP de tapisserie d’ameublement en siège mais peu de temps pour mettre en pratique ce savoir-faire !

Sterenn, Montreuilloise depuis plus de 10 ans et à la caravane depuis 3 ans et quelque. Je tiens au projet de la caravane pour les valeurs portées et les personnes qui la composent. Suis au CA pour m’investir plus et mettre la main à la pâte. A part cela j’aime lire, randonner, danser et discuter. Au plaisir de vous rencontrer pour échanger 

Marjorie 
Prof de patin à roulettes et chef de projet développement pour une asso parisienne et membre du groupe achat. Depuis le départ de la salariée. Je suis très contente et épanouie à la caravane. e souhaite que tout le monde trouve sa place et aide à sa hauteur. 

Bastien, je suis enseignant en école d’architecture et Caravanier depuis quelques années. J’habite à la frontière entre Montreuil et Noisy-le-sec du côté de La Boissière. Je descend donc joyeusement en vélo pour aller à la C puis je remonte péniblement le dos chargé. La vie n’est pas faite de choses facile et pour tout parachever, je suis devenu le nouveau trésorier de La Caravane ! Heureusement que Hichem est là en tant que co-trésorier, que Cécile et Muriel, du service compta, vont m’aider à y comprendre quelque chose. Pour l’instant, je découvre mais je suis content. Merci à tous et toutes les Caravaniers de faire vivre notre épicerie et à bientôt.

Léa, Montreuilloise depuis 9 ans et membre de la caravane depuis 2 ans j’ai rejoins d’équipe du CA pour poursuivre cette belle aventure et défendre ses valeurs pour tenter de la faire perdurer le plus longtemps possible.

 

Conseils de lecture…

Les membres de La Caravane ont été sollicités pour donner leurs conseils de lecture pour cet été, ou leur(s) dernier(s) coup(s) de cœur de lecture. Bel été à tou.te.s !

Les conseils de Bernard :

  • « L’ours est un écrivain comme les autres » de Willam Kotzwinkle édition Cambourakis. Comme indiqué dans la page de garde : une parabole animalière hilarante et une irrésistible satire des milieux littéraires et médiatiques.

Le conseil d’Hélène :

  • « Bonbobio » de Dexter Kramex 

Un livre d’illustrations savoureuses et originales qui critiquent avec humour et pertinence le greenwashing et le bio comme nouvel eldorado de l’économie mondialisée.
En vente chez Zeugma exclusivement !

Les conseils d’Odile :

Ces livres sont disponibles à la Bibliothèque Robert Desnos (Mairie de Montreuil)

peplum de nothomb amelie - AbeBooks

  • « Peplum » d’Amélie Nothomb : d’autant mieux que c’est un « ancien livre » de cette écrivaine : plus de 15 ans ! Or on ne peut plus actuel et d’actualité. C’est bien sûr le « style » et les trouvailles syntaxiques et scénaristiques d’Amélie Nothomb : perso, j’adore (2 ou 3 non encore lus).

NOS SEPARATIONS (FRENCH EDITION) By David Foenkinos | eBay

  • « Nos séparations » de David Foenkinos : là aussi pas forcément récent et découvert par hasard ; un petit livre, agréable à lire souvent drôle ET intelligent ; portraits de personnages et de société.

L'anomalie - Poche - Hervé Le Tellier, Livre tous les livres à la Fnac

  • « L’anomalie » d’Hervé Le Tellier : roman assez imposant, qui comme on sait a eu le Goncourt (et d’autres). Directeur de l’Oulipo et … mathématicien : excusez du peu ! Ces deux mamelles ont donné un roman, un échafaudage littéraire à la construction pointue ouvrant pour le lecteur des réflexions sociétales philosophiques autant que drôlatiques.

Le charme discret de l'intestin (audio) - Livre - France Loisirs

  • « Le Charme discret de l’intestin » de Julie Enders : illustré de petits dessins de sa sœur : inénarrable de drôlerie et passionnant ; l’auteur est chercheuse en médecine : une aide pour faire ses courses… à La Caravane bien sûr, et plein d’explications passionnantes : qui ne serait pas intéressé par un ouvrage qui vous explique « comment notre tuyauterie intime » fonctionne ?!

Voilà ce sont les titres qui m’ont sauté aux neurones dès que j’ai vu la proposition !

Le conseil de Charlotte :

Une proposition de livre à lire cet été : 

Le conseil de Pemba :

« Les danseurs de l’aube » de Marie Charrel.

Une rencontre spatio-temporelle à la recherche du « duende », la rudesse des années trente face à la grâce et la fougue du flamenco. Une belle découverte !

La vie / l’avis des coopérateurs ~ Daniel Madaoui

Après une série de « portraits confinés » en 2020, La Caravane souhaite mettre en lumière ses membres et/ou leurs proches, ou un sujet en particulier.

Aujourd’hui, c’est au tour de Daniel Madaoui :

Je pratique le yoga depuis 40 ans et je suis devenu enseignant depuis 10 ans suite aux incitations de mon professeur à cette époque.


Le yoga n’est ni un sport ni une performance physique : on ne doit pas abîmer son corps mais le respecter. C’est pour cela que l’on peut pratiquer toute sa vie, quelle que soit sa morphologie et son âge.

Recréer des liens entre le corps et le mental en développant l’intelligence du corps est l’objet du Yoga. Dans cet état nouveau, de nombreux plans d’existence de soi deviendront perceptibles et se déploieront.
En dehors des cours donnés, je pratique plusieurs heures par jour. Il ne s’agit pas de répéter mécaniquement des asana (postures) ou des pranayama (l’équivalent des postures pour le travail sur le souffle) mais de développer, par ce travail, une meilleure connaissance de soi. Cela aura, entre autre, pour conséquences de réduire notre ego et de vivre plus harmonieusement chaque instant présent.
J’enseigne maintenant avec bonheur à Montreuil depuis plusieurs années.

www.chandra-surya.fr
daniel@chandra-surya.fr

Le Miel de mon voisin

La magie du miel, ce trésor produit par les abeilles est un cadeau de la nature. Issu des plaines, du maquis, des montagnes, des forêts, il est rural ou urbain. Il se décline en saveurs multiples, arbore des couleurs dorées, du plus clair au plus sombre. On ne dénombre plus ses qualités et ses bienfaits.


Le miel de mon voisin est le miel récolté par Stéphane Couturas, apiculteur urbain à Montreuil. Stéphane qui depuis l’enfance avait une passion pour les animaux et les insectes, après une formation d’ingénieur et une activité dans la danse, a suivi une formation d’apiculteur auprès de l’association Rucher-école de Montreuil. Depuis cinq ans, il exerce son métier d’apiculteur qui englobe sa production de miel provenant de ses ruches et le travail lié aux contrats signés avec des collectivités et certaines entreprises. Stéphane nous a accueilli avec générosité dans son jardin qui héberge certaines de ses ruches.

En avant propos, petite histoire de l’abeille ….
Le saviez-vous ?
On dénombre 1000 espèces d’abeilles en France. Parmi elles, l’abeille à miel, Apis mellifera de son nom scientifique est la plus connue. Elle fait partie de l’ordre des hyménoptères qu’elle partage avec les guêpes et les fourmis. Les premières abeilles sont apparues il y a 130 millions d’années, elles seraient à l’origine des guêpes qui seraient devenues végétariennes.
L’apport de protéines amené par le régime carnivore qui était celui des guêpes primitives, s’est au fil de l’évolution transformé en nourriture issue du pollen des fleurs. L’abeille mellifère est une pollinisatrice essentielle à nos cultures. Elle transporte les grains de pollen de fleur en fleur ce qui permet la fécondation croisée et sexuée des plantes. Elle se reproduit sous forme d’essaimage. La reine se fait féconder par une vingtaine de mâles (faux bourdons) ce qui évite la consanguinité et assure une grande force adaptative.

Échange autour des abeilles

Stéphane œuvre dans l’exercice de sa profession à susciter des réflexions sur l’environnement, la nature, la biodiversité. La ruche est un outil pédagogique pour sensibiliser à l’importance de la pollinisation, à la préservation des milieux apicoles, aux relations entre la faune et la flore et à la connaissance du monde des insectes. Il installe des ruches pour des entreprises et des collectivités qui dans le cadre de la démarche RSE (responsabilité sociétale des entreprises) décident de contribuer au développement durable.
Il s’occupe par exemple des ruches du jardin des Tuileries. Il les installe, en assure la maintenance, récolte le miel et le met en pots. Ces contrats, en plus de sa propre production de miel et des ateliers de sensibilisation qu’il donne en milieu scolaire, constituent l’essentiel de son activité.

Montreuil, qui offre un potentiel mellifère de référence accompagne l’installation de ruches dans des espaces et des bâtiments publics ou des espaces privatifs. Stéphane bénéficie d’un soutien de la ville qui par convention lui permet d’installer ses ruches près des parcs des Beaumonts et des Guilands.

Parmi les différentes espèces d’abeilles mellifères, il a choisi de travailler avec la Buckfast, croisement de plusieurs espèces d’abeilles à miel. Elle est douce et productive, largement plébiscitée par les apiculteurs. C’est la plus adaptée à l’apiculture en ville, tandis que l’abeille noire endémique de la France a toute sa place en milieu rural.

Le fonctionnement de la ruche

Une colonie qui peut être constituée de plusieurs dizaines de milliers d’abeilles fonctionne comme un seul individu. Elles forment une société très organisée autour de la reine qui est responsable de la reproduction et de la ponte. La reine pond deux types d’œuf, les œufs non fécondés qui vont donner naissance aux mâles et des œufs fécondés aux ouvrières.

Durant leur existence (30 à 45 jours), ces dernières en fonction de leur maturation physiologique exercent des fonctions différentes : nettoyeuse, nourrice, cireuse, ventileuse, gardienne et butineuse.

La ruche est constituée d’un corps qui abrite les abeilles, la ponte, les réserves de miel et de pollen et de hausses sous forme de cadres amovibles qui sont placés au dessus du corps où le surplus de miel sera récolté. La saison apicole à Montreuil dure trois mois, d’avril à fin juin, offrant la possibilité de deux récoltes, l’une de printemps et début d’été.


Les ennemis de l’abeille

Les pesticides, spécifiquement les néonicotinoïdes sont en passe d’être définitivement interdits après 25 ans de lutte (n’existent pas sur notre territoire montreuillois).

La varroase, maladie transmise par un acarien le varroa destructor qui parasite le corps des abeilles. Il diminue significativement l’espérance de vie des ouvrières. Il existe des traitements qui ne sont pas efficaces à 100%.

Le frelon à pattes jaunes de la famille des Vespidae est originaire d’Asie. Il se nourrit des protéines contenues dans la chair d’autres insectes. La butineuse du fait de la présence de ce prédateur sort moins pour récolter le pollen et le nectar. Il est donc responsable de la mort d’abeilles et empêche la naissance de nouvelles en faisant baisser la production.
A l’entrée de l’hiver les colonies d’abeilles se retrouvent affaiblies.


Le travail de Stéphane
Le miel urbain est un miel toutes fleurs sauvages (et oui, pas de champs cultivés en ville !). La ville de Montreuil a arrêté le traitement des pesticides en 2009. Il a une vingtaine de ruches à son actif qui donne environ 400 kg de miel à l’année. Il n’a pas demandé la certification bio, notamment pour avoir le choix pour le traitement contre le varroa. Toutes ses ruches sont
montreuilloises. Ses points de vente se partagent entre les AMAP, La Caravane (Stéphane est caravanier) et les marchés. Le miel de mon voisin compte deux récoltes, une de printemps avec une note dominante d’acacia et une autre début d’été avec un goût légèrement mentholé apporté par le tilleul. Les deux sont onctueux, riches en saveurs et longs en bouche !

Vous l’aurez compris, chaque miel a ses particularités. A vous de goûter et de choisir celui que vous préférez !

La visite des ruches au fond du jardin

Stéphane nous emmène au fond de son jardin où plusieurs ruches sont en activité. Il va vérifier les ruches en production, les ruchettes qui abritent les nouveaux essaims. Pour la prochaine quinzaine de jours à venir, il va accélérer la production de miel en posant de nouvelles hausses ainsi qu’une grille qui empêche la reine de monter et d’aller y pondre. De cette façon la hausse sera réservée au miel.

Stéphane réalise lui même l’essaimage. Dans la nature pour se reproduire la ruche se scinde en deux. La reine part avec la moitié des abeilles laissant une ruche orpheline qui va élever une nouvelle reine. Pour assurer à l’essaim les meilleures conditions et aussi pour éviter à l’apiculteur de laisser son travail d’un an s’envoler dans un arbre, il prélève des cadres avec du couvain à une colonie dynamique et populeuse et les dépose dans une ruchette. Dans ce jeune essaim sera introduite une cellule royale sélectionnée.

Il nous montre plusieurs ruches avec ces nouvelles colonies.

Grâce à cette visite conduite par un passionné, nous avons mieux compris le travail de l’apiculteur urbain et celui des abeilles.
Pour les amateurs, sachez que ce délicieux nectar est en bonne place en rayon à la Caravane.

Photos : Dominique Galatola
Rédaction : Michèle Rolland

A lire et à écouter

Rien ne se perd…

cycle compost

Redonner à la terre, ce qu’elle nous a donné…
un cercle vertueux dont voici le principe :

Il s’agit de (bien !) mélanger des matières jeunes, molles, humides dites « le vert », ou « azotées », en l’occurrence des épluchures de fruits et légumes, ou des fruits et légumes avariés devenus impropres à la consommation (les « invendus organiques » de La Caravane) avec des matières vieilles, dures, sèches, dites « le brun », ou « carbonées », du broyat de préférence…

La matière sèche la plus appropriée, pour les composts partagés, est donc bien le broyat, produit issu du broyage de branchages, car celui-ci permet à l’air de circuler.

D’autres types de « matières sèches », ou carbonées, comme des feuilles sèches, des bouts de carton, sont possibles, mais il faudra veiller à vraiment bien mélanger, bien aérer, car ces matières ont tendance à former des amas, qui provoquent une fermentation anaérobie (sans oxygène) alors que nous recherchons une fermentation aérobie (avec de l’oxygène) pour attirer, dans un premier temps, les bactéries aérobies…

En résumé, la recette du compost est toute simple :
Azote + carbone + oxygène + eau (fournie par « le vert », les épluchures)

Une fois toutes les matières rassemblées, elles seront bien mélangées pour surtout apporter de l’oxygène, et veiller au bon équilibre carbone/azote, concrètement : 2/3 de vert (épluchures et/ou fruits entiers avariés, bien découpés) pour un 1/3 de brun (le broyat, ou des feuilles sèches).

L’idée est d’offrir un milieu ou va se développer un ensemble complexe d’organismes vivants allant des micro-organismes comme les champignons, les bactéries à des insectes et animaux plus gros comme des cloportes, des larves de coléoptères, des myriapodes, des gastéropodes, des vers de terre, le ver rouge, le ver de compost et bien d’autres encore…

Tout ce petit monde va se mettre au travail pour digérer les matières organiques.

Quand le bac d’apport est plein, on effectue le « retournement ». Un « évènement » à ne pas manquer ! Cette opération consiste dans un premier temps à sortir le compost du bac à l’aide d’une griffe et à le déposer sur une bâche. La matière sera ensuite décompactée, et brassée en profondeur afin de l’aérer : fourche bêche et sécateurs s’activeront, pour casser les amas, et découper les restes de fruits et légumes, encore entiers ou insuffisamment décomposés.
Un peu de tri sera aussi nécessaire afin de retirer du compost tout ce qui ne devrait pas s’y trouver : élastiques, étiquettes plastifiées… et mille autres surprises…
Le bac d’à côté est alors rempli avec le compost tout juste travaillé, fraichement aéré, et équilibré. Il reposera ainsi quelques mois (environ 9) …

inauguration du compostCe n’est pas là la première pierre, mais le premier sceau d’épluchures… les bacs à compost de La Caravane et de la Résidence Vitry sont inaugurés !

On obtient alors le fameux compost, à savoir une « terre » de couleur brune foncée à noire, avec une odeur de sous-bois agréable et une texture grumeleuse ni trop sèche, ni trop humide dont on ne peut plus distinguer les matières organiques qui ont permis de le constituer. C’est un amendement organique très intéressant pour nourrir les cultures hors-sol, en pots, ou de pleine terre car il stimule l’activité biologique de la terre sur laquelle il sera déposé, lui apporte des nutriments et active le système immunitaire des végétaux qui y pousseront.

On y met beaucoup de choses, mais pas tout…
Un grand oui pour les « déchets de cuisine » types épluchures et restes de fruits et légumes, y compris agrumes, ails et oignons, marc de café, sachets de thé/infusion, coquilles d’œufs écrasées…
En revanche, nous éviterons le pain, les croûtes de fromage, les produits animaux (viande, poisson), les sacs dits biodégradables, les sachets de thé en nylon, les élastiques des bottes de légumes, les étiquettes autocollantes des fruits et légumes, les mouchoirs et essuie-tout, les litières d’animaux, les couches, la terre, les tontes de pelouse, les cendres, les tissus, les sacs d’aspirateurs, les bouchons de liège, …

Outre l’aspect écologique, l’amendement du sol, le principe du compost permet de réduire significativement les quantités de déchets ménagers par foyer… et donc la facture pour le ramassage des ordures ménagères.

… n’attendons plus pour s’y mettre !

Des fiches techniques du Réseau Compost Citoyen (RCC) sont consultables : https://reseaucompost.org/ressources-et-outils-pedagogiques/fiches-techniques

Corinne